A NY, les démocrates s’appuient sur le Tammany, organisation installée à Tammany Hall. C’est un système basé sur le clientélisme. Le Tammany fut fondé par des artisans et hommes d’affaires à la fin XVIII°s. Cette organisation s'oppose aux démocrates « en queue de pie ».
lundi 1 février 2010
Le Tammany
Une démocratie ?
Dans les années 1830, est mise en place l'accession au suffrage universel de tous les blancs nés aux Etats-Unis ou naturalisés. Pour les noirs, le suffrage est censitaire : il faut un bien immobilier d’au moins 250 $ pour devenir électeur. De ce fait, on ne trouve que 68 électeurs noirs à NY en 1835.
Dans les années 1850, la moitié du corps électoral de NY est composé d’immigrants naturalisés. Les Whigs (futurs républicains) sont « nativistes » ; ils considèrent que les vrais Américains sont ceux qui sont nés sur le sol américain. Les démocrates, eux, s’appuient sur les immigrants.
Une grande richesse
Naissance d’une classe moyenne de chefs d’entreprises. Les métiers de vendeurs à NY sont masculins, contrairement aux autres villes. A la fin XIX°s, ça évolue sous l’impulsion des grands magasins.
Moins de 5% des New Yorkais possèdent ½ de la richesse de leur ville en 1828, les 2/3 en 1845. Vers 1840, environ 100 hommes possèdent plus d’un million de $. John Astor en possède plus de 18. La plupart de ces fortunes viennent du négoce, mais se diversifient. Peu font dans l’industrie. Après la Guerre de Sécession, enrichissement par le chemin de fer, l’industrie, la finance.
La haute société est divisée entre les vieilles fortunes et les nouveaux riches ; les élites protestantes et les catholiques, ou encore les juifs. Les juifs allemands enrichis sont exclus de cette haute société.
A chaque origine son métier
C'est la fin de ce qu'on a appelé la « République des artisans » : le nombre des ouvriers augmente, que ce soit à domicile ou dans des ateliers. Les domestiques, les couturières et les blanchisseuses sont majoritairement nées en Irlande, comme les débardeurs, les manœuvres ou les maçons. Les Allemands sont plutôt tailleurs, ouvriers de la chaussure, boulangers ou menuisiers. Vers 1850, 8 travailleurs sur 10 sont nés à l’étranger. Les Américains de naissance forment 1/3 des charpentiers, voituriers, ouvriers des chantiers navals ou des imprimeurs.
dimanche 24 janvier 2010
Une ville blanche
En 1840, 1 New Yorkais sur 3 est né à l’étranger, plus de la moitié en 1855, 4 sur 10 entre 1860 et 1890. Environ 10 millions d’Européens arrivent à NY entre 1820 et 1890, dont les 2/3 après 1860, mais la plupart ne s’installent pas à NY.
Les arrivants étaient la proie de canailles, souvent des compatriotes qui leur louaient des chambres très cher. Une législation est mise en place vers 1850 pour éviter ces abus, puis un centre de débarquement et d’accueil est construit en 1855 à Battery : Castle Garden qui fonctionnera jusqu’en 1890.
Centre de Castle Garden à Battery, au Sud de Manhattan
De 1850 à 1875, 8 étrangers sur 10 à NY et 7 sur 10 à Brooklyn sont nés en Irlande ou dans un Etat allemand,. En 1890, c'est plus de 60%. Dès la fin des années 1840, NY est une ville germano-irlandaise.
immigrés irlandais sur un bateau
Il en découle une baisse de la proportion des noirs, même si leur nombre double. En 1820, 1 New Yorkais sur 10 est noir ; 3 sur 100 en 1850 et 1 à 2 sur 100 en 1890 : NY est une ville blanche.
samedi 23 janvier 2010
Central Park
L'intérêt pour l'assainissement de la ville entraîne l'essor d’un mouvement en faveur d’espaces verts, absents dans le plan urbain de 1811. Le seul espace vert est le cimetière paysager de Brooklyn.
En 1851 est lancée la proposition d’élaboration d’un grand parc, mais le projet traîne. Un concours est finalement lancé en 1858. Il est remporté par Calvert Vaux, architecte, et Law Olmsted, gentleman farmer et journaliste.
Central Park est terminé en 1890.

Vers plus d'hygiène

En 1842 sont ouverts un aqueduc et un réservoir d’eau, ce qui permet la multiplication des installations modernes chez les riches.
On voit apparaître les 1° efforts d’amélioration de l’hygiène publique. En 1866, un rapport alerte sur la surpopulation et le manque d’égouts. En 1857, seulement 100 km d’égouts pour 800 km de rues.
NY est une « énorme porcherie » : les ordures ne sont pas ramassées, des porcs traînent dans les rues (ils servent de nettoyeurs urbains). Les épidémies se multiplient, comme le choléra. Les hygiénistes parviennent à répandre l’idée que la pauvreté n’est pas un signe de déficience morale, mais d’un environnement défavorable. Il faut donc améliorer les conditions de vie des plus pauvres. Dans les années 1850, on multiplie la construction de bains publics. Dans les années 1870, construction de bains flottants sur l’Hudson et east river.
Réservoir de Croton sur la 42° rue

Loger les pauvres

L'accroissement urbain pose des problèmes de logement : les nouvelles constructions ne sont faites que pour les plus aisés. Les autres s’entassent. Dans les années 1840, commence la construction de tenements, logements pour pauvres : bâtiments de 5 étages ou plus, sans confort ni hygiène. En 1879, une loi oblige à ce que ces logements aient au moins une fenêtre par pièce. Les quartiers où se concentrent les tenements sont surpeuplés.
La première banlieue dortoir

Brooklyn, avec les Brooklyn Heights dans les années 1810, est la 1° banlieue résidentielle américaine. Pour Dickens, Brooklyn est le dortoir de NY.
De grands problèmes de transports urbains se posent dans une ville de plus en plus grande : la 1° ligne de train de banlieue est ouverte en 1832 entre NY et Harlem. Ce sont des omnibus hippomobiles transportant 12 personnes, puis des tramways hippomobiles. Le métro aérien apparaît dans les années 1880, car NY connaît trop d’encombrements.
En 1850, le 1° ferry pour Brooklyn est mis en place, avec un départ toutes les 5 minutes.
Le pont de Brooklyn en construction

Une ville d'ateliers

Imprimerie 1917
Développement des industries hors de Manhattan, où ne restent que les industries de confection, les imprimeries, l’édition.
Les 4/5° des emplois sont dans des petites structures (ateliers) vers 1840. Au milieu du XIX°s, la confection masculine est le 1° employeur de la ville, grâce à l’ouverture des marchés du Midwest et de la Californie.
Jusqu’en 1820, l’économie de NY est dépendante des marchés extérieurs : transit et exportation de céréales, etc… Mais ensuite, le marché local et continental se développe fortement.
Atelier de fabrique d'ours en peluche

... et financier

En même temps, la place financière de Wall Street se développe : multiplication des banques, surtout par les juifs allemands. La bourse des valeurs est ouverte au 40 Wall Street en 1817.
Un grand incendie dans le bas de Manhattan a lieu en 1835, causant d'importantes destructions : les banques et places financières vont être reconstruites dans le style néo classique (« gréco-yankee »), ou "Greek revival".
Dès lors, New York est la capitale financière du pays.
Le développement commercial...

Le commerce est centralisateur : on multiplie les canaux pour commercer et centraliser les échanges. Multiplication aussi du train et des bateaux vapeur. La 1° vraie gare de NY est Grand Central Terminal sur la 42°rue. Il est interdit de faire circuler des engins à vapeur en-dessous de cette ligne.
Multiplication des liaisons transatlantiques. Dans les années 1860, 2/3 des importations des Etats-Unis se font par NY.
Le développement de l’arrière pays qui fournit NY en céréales ainsi que de l’industrie entraîne la baisse des importations de produits manufacturés. Le principal produit d’exportation est le coton, mais aussi les céréales pour l’Angleterre, la France.
Broadway est la principale rue commerçante au XIX°s. S'y installent des grands magasins : the « ladies Mile » est situé près des riches résidences de la 5° avenue.
Les quais de NY qui souffraient d'encombrement sont aménagés. Le développement de ceux de Brooklyn, puis du New Jersey entraîne l'essor de ces quartiers.
L'aménagement des installations portuaires fin XIX°s en « piers », sorte de quais en avancée sur la rivière.
vendredi 22 janvier 2010
La naissance de la culture anglo-américaine
En 1790, les ¾ des New Yorkais sont d’origine britannique.
Le cœur de la ville est l’auberge : on s’y rencontre, on y fait des affaires. Le siège de la 1° municipalité de NY s’y est installé en 1663.
Les New Yorkais sont peu religieux, mais multiplient les courants religieux.
La culture est peu développée à NY : les habitants ont pour réputation de ne s’occuper que de l’argent.
On voit la formation d’une nouvelle culture :c'est l' anglo-américanisation.
Esclaves à NY

Vers 1710-1730, un New Yorkais sur 5 est un esclave, puis la proportion baisse à cause des artisans qui craignent la concurrence de la main d’œuvre servile, mais aussi par peur des révoltes.
Les esclaves ne représentent plus que 7,4% de la population new-yorkaise en 1790 (surtout des femmes et des enfants). Les esclaves n’ont pas le droit de former des familles ni de vivre ensemble. La fin du XVIII°s, voit une émancipation progressive des esclaves et l'apparition de communautés d’esclaves libres.
Les artisans forment la middling sort, classe intermédiaire qui représente environ ½ de la main d’oeuvre de la ville. Ils ont soutenu l’indépendance des Etats-Unis.
mercredi 20 janvier 2010
Un plan cohérent

Plan des commissaires, 1811
Au XIX°s, New York est la seule parmi les grandes villes du monde à n'avoir aucune fonction politique officielle, ce qui a un impact sur l'architecture et l'urbanisme : le plan urbain ne comporte pas de perspectives majestueuses célébrant la puissance de l'Etat. NY est en 1900 la 2° ville du monde après Londres. New York ne doit donc son ascension qu'à son énergie créatrice et à son dynamisme économique.
Jusqu'au tout début du XIX°s, la ville se développe sans plan cohérent. 1811 marque le début d'une urbanisation organisée :grâce au "plan des commissaires". Ce plan, mis en forme par 3 "commisaires", organise les 15 km Nord-Sud de Manhattan, et pas seulement les 2 km déjà bâtis. Ce plan met en place des ilôts rectangulaires dans un quadrillage dessiné par 12 avenues (Nord-Sud) et 152 rues (Est-Ouest). Ces blocks mesurent 70 m sur 200 à 300 m, et sont eux-mêmes divisés en 50 à 70 parcelles de 8 à 30 m. La vieille ville,elle, n’est pas modifiée. Mais dans ce plan, aucun espace vert n’est prévu.
La Firth av. est au milieu ; c'est l'épine dorsale du système, d’après le Corbusier : d’un côté de cette avenue, on est à "West", de l’autre, à l'"Est". Cette grille montre la neutralité équitable de la politique foncière de la ville : son ambition est de concilier les principes contradictoires du républicanisme égalitaire et du libéralisme spéculatif.
Les débuts de NY
Au début du XVII°s, Fort Amsterdam, était juste un bastion inachevé avec environ 30 maisons d’écorces. On peut parler du « Commencement d’une ville » sous Pieter Stuyvesant (1647-1664), dernier gouverneur hollandais (c'est à dire une sorte de directeur général). A partir de 1653, le directeur n’a plus tous les pouvoirs : on voit apparaître un embryon de commune. Stuyvesant fait construire un mur d’Est en Ouest pour protéger les colons des incursions indiennes : c'est Wall Street (il sera détruit en 1689).
plan de New Amsterdam en 1660

Les anglais prennent la ville et en 1664 mettent en place une charte de création d’une municipalité pour la ville désormais nommée New York.
La cité compte 1 500 hab en 1664 ; 13 000 en 1750 et 123 000 en 1820..
Jusqu’au début du XVIII°s, la physionomie hollandaise de la ville est conservée. Le Style anglais apparaît au XVIII°S. A cette date, les Néerlandais constituaient 40% de la population, contre 19% d'Allemands et 1% d'Anglais.
La spéculation foncière est importante dès les années 1750 : à la fin du XVIII°s, ¾ des New Yorkais sont locataires.
Pendant la Révolution et l’occupation anglaise(1776), un grave incendie ravage la ville pendant 6 jours : 1/3 de la ville détruit.
La plupart des bâtiments ont 1 ou 2 étages, avec des boutiques ou ateliers en bas, des logements en haut. Les façades sont le plus souvent en brique, le reste étant en bois en bois.
Histoire de New York : notes de lectures


En préparant un séjour à New York, j'ai fait des résumés de lecture de deux livres afin de mieux comprendre comment s'était construite cette ville. Je partage donc ces lectures avec vous, si vous préparez vous aussi un voyage à NY ou si tout simplement vous vous intéressez à cette ville merveilleuse.
Afin d'enrichir le texte, j'ai rajouté des illustrations qui permettent de visualiser chaque immeuble, quartier ou plan dont il est question dans le livre.
Bonne lecture !
réf :
Histoire de New York, François Weil, Fayard, 2005
New York, ss la dir de Pauline Peretz, Bouquins, 2009